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  • Photo du rédacteurhejnewsmontpellier@gmail.com

À Planètes Interdites, « le geek est devenu chic »

Dernière mise à jour : 1 nov. 2022

Pour les fans de comics et les adorateurs d’aventures de super-héros, la librairie Planètes Interdites fait figure de véritable caverne d’Ali Baba dans le paysage Montpelliérain. Découverte d’une « antre à geeks », dont les super comics affrontent le vilain Covid.


Les couvertures des comics de Planètes Interdites font de l'œil aux flâneurs / Tanguy Olivier.

Située à deux pas de la place Jean Jaurès, Planètes Interdites vend livres, bandes dessinées, mangas, figurines et goodies. Lorsque l’on entre dans la librairie, un labyrinthe de livres se déploie devant nous. Une mezzanine emplie de goodies des sagas comme Harry Potter et Le Seigneur des anneaux, surplombe les allées et un peu plus loin, des rangées de mangas aux mille couleurs attirent le regard du visiteur. Mais ce qui démarque Planètes Interdites des autres librairies montpelliéraines est sa collection de comics, ces petites bandes dessinées apparues dès les années 1930 aux États-Unis, qui mettent en scène des aventures de super héros.

« Une antre à geeks » en expansion permanente


Dans une salle entièrement dédiée à l’univers des super-héros et super-vilains, des bacs et des étagères débordent de comics. Chaque périodique collector a été soigneusement emballé dans du film plastique avant d’être rangé dans l’ordre alphabétique. « C’est mon antre à geeks », indique Mathieu, l’employé en charge des comics. Il travaille à la librairie depuis 7 ans, et se rappelle qu’à ses débuts, « tous les comics que nous avions tenaient dans un seul bac ».


L’engouement pour ces petites bandes dessinées est dû en partie aux nombreux films de super héros sortis ces dernières années, mais à eux seuls, ils ne permettent pas de fidéliser un lectorat sur le long terme. « C’est un ensemble de circonstances, explique Mathieu. En France, les comics ont rencontré un réel intérêt du public en 2011, lors de la création d’Urban Comics. » Grand admirateur du créateur de l'éditeur des DC Comics, François Hercouet, Mathieu décrit ce dernier comme ayant « de l'encre à la place du sang dans les veines ». Le passionné et grand connaisseur de comics a en effet su profiter du mécontentement de DC Comics envers son précédent éditeur français (Panini) pour proposer un modèle d’édition plus performant, et qui allait révolutionner le marché du comics français en 2011. Urban Comics propose alors des objets de qualité, aux couvertures dures qui contrastent avec les souples de Panini, et un rapport qualité-prix « qui défie toute concurrence ». À partir de 2011, Mathieu a ainsi vu les étagères de la librairie s'emplirent de comics aux couvertures rigides et noires « bien plus classes », nous dit en riant le vendeur.


« Ça a changé très vite, peut-être même trop vite »

« Tout ce bouillon de culture geek a grossi d’un coup », précise Mathieu. « Les personnes qui baignaient dans cette culture depuis plusieurs années ne se retrouvent plus forcément dans tous ces nouveaux courants qu’a développé l’émergence des comics. » Planètes Interdites a su se moderniser et adapter son offre en misant sur les objets dérivés et les figurines de super-héros en plus d’agrandir son stock de bandes dessinées. Arthur, un habitué de la boutique qui appelle Mathieu par son prénom, fait confiance aux goûts du vendeur : « Je suis un vieux collectionneur de comics. Ici, les classiques partagent les étagères avec les nouveautés. C’est grâce à ça, que j’ai pu découvrir de nouveaux héros. » Mathieu est à l’affut des nouveautés certes, mais sait aussi ouvrir l’œil, à l’affût de la perle rare, lorsqu’un particulier vient lui présenter des cartons emplis de vieux comics à vendre. Il se souvient que la salle des comics a été ouverte suite à l’acquisition de plusieurs milliers de livres lors d’une vente aux enchères sur Paris. « En un seul coup, j'ai triplé mon stock de comics », se rappelle le trentenaire. « À partir de là, on s'est dit que ça valait le coup de consacrer une salle entière à cette culture geek qui était en train de devenir chic. »


Dans la salle consacrée aux comics, tient compagnie à Groot et à Darth Vador / Tanguy Olivier.

« Le Click and collect, c’est de la communication désespérée »

On le sait, le Covid n'épargne personne et les librairies ont grandement souffert des mesures sanitaires liées à la pandémie mondiale. Mais malgré cela, la librairie montpelliéraine est parvenue à garder la tête hors de l’eau. Pour Mathieu, cela n’est pas dû à la mise en place d'un système de vente par internet, plus destiné à attirer l’attention qu'autre chose : « Le Click and collect, c‘est de la communication désespérée, explique-t-il. Ça a un aspect de poisson hors de l'eau qui s’agite dans tous les sens pour se faire remarquer ». Pour Flore, une collègue de Mathieu, avec ou sans pandémie, « ceux qui ont l’habitude de venir en librairie, continueront de le faire ».


Concernant les comics, l’inquiétude réside principalement dans le fait qu’aux États-Unis, la situation sanitaire a gelé la parution des nouveaux titres. Si les dessinateurs de super-héros produisent toujours, les fans ne sont pas toujours au rendez-vous et le format principalement papier des comics ne permet pas une consommation de masse en temps de pandémie. « Pour l’instant, le marché français du comics survit, mais sous conditions que les américains puissent continuer à nous fournir en super-héros », explique Mathieu en grimaçant sous son masque.


Dans l’attente de jours meilleurs, l’équipe de Planètes Interdites démarche des dessinateurs de comics français et américains afin que, lorsque la situation le permettra, des rencontres puissent avoir lieu, entre les fans et les créateurs de héros.


S’adaptant au couvre-feu, la librairie est ouverte du lundi au samedi, de 10h à 19h.

Le rayon comics de Mathieu est à découvrir au 5 rue de l’Aiguillerie, à Montpellier.



Ambre Hennebelle

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