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  • Noely Delabia

Patrice Marmonnier, "la caserne est ma deuxième maison"

Le quotidien de Patrice Marmonnier n’a rien d’ordinaire. Pompier depuis ses 18 ans, le passionné nous partage son amour pour le goût du risque, et la richesse d’un métier qui le fait vibrer. Portrait.


Patrice Marmonnier, a toujours été passionné par son métier. / Noëly Delabia.
Patrice Marmonnier, a toujours été passionné par son métier. / Noëly Delabia.

Après une trentaine d’années passée à sauver des vies, la flamme ne s’est pas éteinte. Depuis 14 ans, Patrice Marmonnier voue sa vie à son métier de sapeur pompier. Tout commence en Savoie avec ses parents. De sa fenêtre, il voit souvent les pompiers en intervention. « Il y avait un croisement en bas de chez moi ou il y avait souvent des accidents. De mon salon, je voyais les gyrophares, avec les copains, on allait voir et c’est là que je me suis dit que je voulais faire pareil » , se remémore-t-il. Motivé, le jeune homme fougueux de l’époque s’est très vite renseigné pour commencer le plus tôt possible dans cette voie. À ses 18 ans, il devient pompier volontaire, dans la caserne d’Albert Ville, de 1991 à fin 1992. Patrice s’est très vite donné les moyens d’atteindre son rêve, en passant de volontaire à professionnel : « J’ai voulu faire les pompiers de Paris, je suis donc parti en brigade en décembre 92, et j’ai préparé, durant ces 10 mois, le concours professionnel. » Lui qui brûlait d’impatience de devenir pompier, deviendra l’homme qu’il admirait de son salon, les rêves plein la tête.


Un équilibre à trouver

Son ancienneté et son parcours, font de lui un pompier très expérimenté. Mais une difficulté majeure ne change pas avec les années : « Le plus difficile, c’est de réagir très vite, on ne sait jamais sur quoi on va tomber. Même si on est formés, on peut jamais vraiment se préparer à l’avance. » L’homme a su, avec l'expérience, garder son sang froid et sa vivacité qui lui ont permis de sauver des centaines de vies. Un vrai super-héros du quotidien, admiré par ses proches. Son fils Mathis a 20 ans. Il a toujours été très fier d’avoir un père exerçant une telle profession. « C’est un vrai exemple ! Son métier a conditionné mon éducation, pendant longtemps, j’ai voulu faire comme lui », confie-t-il les yeux pétillants. Ayant vécu à la caserne étant petit, Mathis s’est toujours senti bien. Le jeune homme vante une ambiance très conviviale au sein de la caserne. « C’est une vraie famille dans laquelle tu grandis, on a fait énormément de choses avec les pompiers, des sorties, des séjours. » , ajoute son fils admiratif.


Il est aussi une figure respectée dans son petit village, Lupé. Adjoint au maire, il demeure très impliqué dans la vie de sa petite campagne, tout en veillant à aider et à écouter les gens. Un altruisme sans faille qui contribue à son équilibre. Très sportif, il aime notamment le vélo, la course, mais accorde aussi beaucoup de temps à sa famille, quelque chose de très important pour lui. "je n'ai jamais ressenti son absence, il nous a toujours accordé beaucoup de temps", ajoute Mathis .


Des souvenirs indélébiles 

Alors en tout début de carrière, Patrice va connaître l’une des pires interventions de sa vie. Alors pompier plongeur de 1995 à 2002, Patrice va faire face au pire. Une dizaine d’enfants alors en sortie scolaire, sont emportés par un lâché des eaux. Une réelle tragédie qu’il n’oubliera jamais. « J’ai été appelé pour intervenir, il manquait des corps. Une fois sur place, j’ai retrouvé le corps d’un petit garçon, il devait avoir 6 ans, les parents étaient là, c’était encore plus difficile. » Un traumatisme qui l’a marqué pour toujours. « Heureusement, je n’avais pas encore mes enfants, je l’aurais vécu différemment. » Car même si les pompiers s’en sortent physiquement, les blessures psychologiques demeurent bien présentes. Nos soldats du feu font face à toute la misère sociale et même pire, la mort. « On ne s’habituera jamais, quand c’est un décès d’enfant ou d’adolescent, c’est très dur. » Une cellule psychologique mise en place par le département est à disposition. Patrice l’a déclenchée une fois, « je ne préfère pas ramener mes pépins à la maison et les laisser à la caserne » , affirmait-il.



À presque 50 ans, l'adjudant-chef ne se sent pas prêt à dire adieu aux interventions. Toujours avide d’aventure et de rencontre, il estime que sa place est encore au plus près des gens et de l’action. Le terrain l’a toujours fait vibrer.



Noëly Delabia.



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